Roland Romeyer au cœur d’une enquête préliminaire pour harcèlement sexuel à l’ASSE

Roland Romeyer - Icon Sport

L’ancien président de l’AS Saint-Étienne, Roland Romeyer, fait l’objet d’une enquête préliminaire depuis février 2025 pour des faits d’outrages sexistes et de harcèlement sexuel au sein du club.

Les témoignages de plusieurs anciennes salariées dénoncent un climat de travail toxique instauré par Romeyer, avec des gestes déplacés, des paroles à connotation sexuelle et une banalisation des comportements inappropriés. Parmi les faits rapportés figurent des baisers imposés sur le coin des lèvres, un léchage de joue au moment du bonjour, des mains posées sur le cou ou dans le dos, ainsi que le tirage de cheveux en réunion. Des gestes plus intrusifs, comme un décolleté tiré du doigt accompagné de remarques sexistes, ont également été mentionnés.

Ces comportements s’inscriraient dans un système toléré depuis longtemps au sein du club, où certains collaborateurs ont choisi de minimiser ou de contourner les situations pour préserver leur carrière ou par peur. Des surnoms infantilisants tels que « ma puce », « ma chérie » ou « mon écolière » étaient fréquemment employés, traduisant un rapport de pouvoir déséquilibré et dégradant qui excluait toute relation professionnelle égalitaire. L’enquête interne de l’ASSE, menée par un avocat indépendant entre février et mai 2025, a recueilli les dépositions de quatorze personnes, majoritairement des femmes, confirmant la persistance d’un climat sexiste et d’intimidation.

Face aux révélations, les nouveaux propriétaires du club, Kilmer Sports Ventures, ont condamné ces comportements et ont annoncé l’ouverture d’un audit interne tout en assurant leur pleine coopération avec la justice. Le directeur exécutif Ivan Gazidis a insisté sur la volonté du club de rupture avec les pratiques du passé et de transparence, à un moment où l’ASSE cherche à se reconstruire sportivement et auprès de ses supporters.

Roland Romeyer, âgé de 80 ans, nie fermement toutes les accusations. Par l’intermédiaire de son avocat Jean-Félix Luciani, il s’est dit « blessé mais serein » et conteste « avoir commis le moindre fait de nature pénale ». Il affirme ignorer les détails exacts des reproches et promet de se défendre « avec l’énergie nécessaire » lors de la suite judiciaire. L’affaire demeure en cours et suscite une vive attention médiatique, mettant en lumière les enjeux de gouvernance et de respect dans le football professionnel français.

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