Lucho Herrera, vainqueur de la Vuelta 1987, accusé de meurtres pour des terres !

L’ancien cycliste colombien Lucho Herrera, vainqueur de la Vuelta en 1987 et véritable légende du sport dans son pays, est désormais au cœur d’une affaire judiciaire grave.

Deux anciens paramilitaires l’accusent d’avoir orchestré l’élimination de quatre personnes vivant près de sa propriété, dans le but présumé de récupérer leurs terres. Ces révélations, diffusées par le journal télévisé NoticiasUno, relancent le débat sur les liens entre figures publiques et violences rurales durant les années les plus sombres du conflit armé en Colombie.

L’un des témoins a livré à la justice un récit troublant de sa rencontre avec l’ex-champion : « M. Lucho Herrera m’a offert à boire et m’a donné deux enveloppes kraft, a raconté l’un des deux hommes à la justice colombienne. L’une contenait les photos de quatre personnes que nous devions arrêter. Il disait qu’il s’agissait de guérilleros qui allaient l’enlever. L’autre contenait 40 millions de pesos (environ 8 000 €) et il nous a demandé si nous souhaitions les utiliser pour acheter des pistolets et des motos. Ces personnes vivaient à proximité de sa ferme. » Un témoignage glaçant, qui jette une ombre sur l’icône du cyclisme colombien.

À l’époque, Lucho Herrera venait de subir un enlèvement par les Farc, un événement qui aurait alimenté sa peur et justifié, aux yeux des exécutants, la prétendue menace représentée par ses voisins. Ce contexte tendu a facilité ses liens avec les groupes paramilitaires, notamment avec un chef redouté du nom de Martin Llanos. Aujourd’hui, les anciens mercenaires affirment avoir été dupés par une mise en scène destinée à masquer un conflit foncier. L’enquête en cours devra déterminer le rôle exact du coureur dans cette affaire aux ramifications complexes.

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