Alors que les supporters des Girondins de Bordeaux réclament son départ, Gérard Lopez a choisi le circuit Paul-Ricard du Castellet pour répondre sur le terrain… des compétitions automobiles. Ce dimanche, le propriétaire hispano-luxembourgeois du club a remporté le Grand Prix de France historique aux côtés du Suisse Marcel Fässler, triple vainqueur des 24 Heures du Mans.
Lopez et Fässler ont dominé le duo Zak Brown (directeur de McLaren en F1) et Daniil Kvyat (ancien pilote de F1), signant une performance saluée sur la piste. Un succès qui contraste avec l’ambiance délétère à Bordeaux, où les North Gate (ultras du Virage Nord) ont multiplié les slogans hostiles la veille, lors du match contre La Roche-sur-Yon.
Samedi, Lopez était absent du stade alors que les supporters manifestaient. Les North Gate ont exigé des pouvoirs publics qu’ils « poussent le président à passer la main ». Une réunion prévue ce dimanche entre une délégation des Ultramarines (autre groupe de supporters) et la direction des Girondins s’est tenue sans lui, le propriétaire préférant le volant d’une voiture de course.
Lopez, qui a rejeté une offre de rachat formulée par Oliver Kahn en début d’année, réaffirme son ambition de « retrouver le monde professionnel » avec les Girondins, relégués en National 2 (4ᵉ division) depuis l’été 2024. Le compte humoristique Fédération française de la Lose a ironisé sur sa présence au Castellet : « Si j’étais la voiture, je ne serais pas en confiance parce que son destin c’est d’aller droit dans le mur ».
L’homme d’affaires, déjà contesté pour sa gestion à Lille, Mouscron ou en F1 avec l’écurie Lotus, cumule les défis. Les Girondins, sextuples champions de France, disposent du plus gros budget de N2 (8 millions d’euros) mais peinent à convaincre, sportivement comme institutionnellement.
Alors que les supporters bordelais espèrent un changement de cap, le président-paradoxe cultive son image de « sportif frustré », capable de trouver du plaisir « même dans la défaite » selon ses propres mots. Un trait de caractère qui pourrait être mis à l’épreuve dans les prochains mois, tant sur les pelouses qu’en piste.