Arbitres en larmes : le football a-t-il perdu le contrôle ?

L’affaire de l’arbitre Jérémy Stinat lors du match Auxerre-OM (3-0) en février 2025 illustre la pression extrême et les conséquences personnelles que peuvent subir les arbitres à la suite de décisions contestées.

Après avoir été accusé de « corruption » par le président de l’OM, Pablo Longoria, Stinat et sa famille ont été la cible de menaces et d’actes de vandalisme, notamment la crevaison des pneus de ses véhicules et une intrusion à son domicile. Sa mère, très inquiète pour la sécurité de la famille, ne comprenait pas ce déchaînement de violence, d’autant plus qu’elle n’est pas exposée aux réseaux sociaux, ce qui l’a partiellement protégée de la virulence des attaques.

Ce climat de défiance et de harcèlement envers les arbitres n’est pas propre à la France. Un parallèle frappant peut être fait avec la situation vécue en Espagne à la veille de la finale de la Coupe du Roi 2025 entre le FC Barcelone et le Real Madrid. Les arbitres désignés pour ce Clasico, Ricardo de Burgos Bengoetxea et son adjoint Pablo González Fuertes (VAR), ont publiquement dénoncé les pressions subies, notamment à travers des vidéos diffusées par Real Madrid TV visant à discréditer leur intégrité. En conférence de presse, Bengoetxea a fondu en larmes en évoquant l’impact sur sa famille : « Quand ton enfant rentre en pleurant du collège parce qu’on lui dit que son père est un voleur, c’est vraiment dur »
. Son collègue a également dénoncé les insultes en ligne et le climat de harcèlement, accusant la chaîne de « mettre une cible sur la tête » des arbitres et menaçant de mesures collectives si cette pression persistait.

Dans les deux cas, la violence verbale et les accusations publiques ont dépassé le cadre sportif, affectant directement les familles des arbitres, créant un climat de peur et d’insécurité. Que ce soit en France ou en Espagne, ces situations soulignent la fragilité psychologique des arbitres face à la pression médiatique et institutionnelle, et rappellent la nécessité d’une protection renforcée et d’un respect accru envers ces acteurs essentiels du football.