Le président Luiz Inácio Lula da Silva a proposé un nouveau plan d’action audacieux pour l’équipe nationale brésilienne de football : un groupe uniquement composé de talents jouant dans le Brasileirão, le championnat brésilien. La réflexion de Lula est qu’en se focalisant sur les stars locales, le Brésil peut hausser le niveau de ses talents formés au pays, s’émanciper de sa dépendance aux joueurs évoluant dans les championnats européens, et doper le sentiment d’appartenance nationale
Un atout pour le Brésil ?
Inspiré par le récent succès 2 buts à 1 du Brésil face au Chili, obtenu grâce à deux joueurs de Botafogo, Lula avance que les pépites du Brasileirão suffisent à composent un effectif compétitif, permettant ainsi au Brésil d’afficher son style et d’empêcher les jeunes joueurs de quitter le pays prématurément.
Si une telle politique venait à être mise en œuvre, celle-ci pourrait donner un coup de fouet important à la réputation du Brasileirão, stimulant ainsi son attractivité auprès des joueurs brésiliens ainsi que le soutien aux clubs locaux. En se concentrant sur les joueurs formés au pays, Lula imagine une Seleção qui puiserait dans la richesse de ses ressources nationales et se façonnerait éventuellement une identité unique en tant qu’équipe.
L’influence du rugby
L’idée de Lula pour l’équipe nationale du Brésil s’inspire du système de sélection mis en place dans le rugby. Au rugby, des équipes comme les All Blacks néo-zélandais exigent souvent que leurs joueurs évoluent dans le championnat national pour être sélectionnables. Cette stratégie galvanise les championnats locaux, booste la fierté nationale, et renforce le développement des joueurs au niveau national.
Le Règlement 9 de World Rugby autorise les sélections à convoquer des joueurs évoluant à l’étranger, mais donne souvent la priorité aux clubs domestiques, notamment pour les tests internationaux. Cette politique permet de conserver les talents sur son territoire, en faisant en sorte qu’ils soient disponibles pour remplir leurs obligations envers leur pays, ainsi que des mécanismes de championnat local robustes.
Critiques
Malgré ses avantages, les détracteurs de cette mesure rétorquent que limiter les convocations en sélections aux joueurs locaux pourrait freiner la compétitivité du Brésil sur la scène mondiale. Le fait d’évoluer dans des championnats européens de premier rang apporte aux joueurs de l’expérience et des avantages financiers qui sont difficilement trouvables au Brésil. De plus, les clubs européens leur permettent de disputer des compétitions de très haut niveau, dans lesquelles ils peuvent s’aguerrir pour pouvoir ensuite en faire profiter leur sélection.
La proposition de Lula soulève également des questions concernant les règles de la FIFA, l’instance dirigeante refusant généralement l’ingérence des gouvernements dans la conduite des opérations de l’équipe nationale. L’adoption de cette mesure pourrait conduire à des difficultés d’ordre réglementaire, la FIFA étant susceptible de considérer celle-ci comme une ingérence infondée du politique dans le sport.
Une question d’identité plus large
Si la concrétisation de l’idée de Lula est difficilement envisageable, celle-ci provoque toutefois des interrogations essentielles concernant l’identité nationale du Brésil dans le football. L’équilibre entre développement domestique et expérience internationale est une problématique complexe, surtout pour un géant du football comme le Brésil. La proposition suscite une réflexion, et interroge dans quelle mesure une priorisation des talents formés au pays peut préserver l’esprit du football brésilien tout en l’amenant vers le succès au niveau mondial.
En définitive, la vision de Lula invite le Brésil (et peut-être même le monde entier) à se demander si le fait de façonner ses propres stars à domicile pourrait être la clé de la poursuite de son héritage footballistique légendaire sur la scène mondiale.