Un an jour pour jour après l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, les célébrations ont pris une tournure à la fois festive et engagée. Si les souvenirs heureux étaient bien présents, Tony Estanguet, ancien président du comité d’organisation, n’a pas caché son inquiétude face à la forte baisse prévue du budget alloué au sport dans le cadre du plan de rigueur présenté par François Bayrou.
D’ordinaire discret sur les sujets politiques, Estanguet n’a pas mâché ses mots samedi, interrogé sur la coupe annoncée de 18 % des crédits jeunesse et sport pour 2026 :
« C’est un peu incompréhensible. C’est très difficile pour nous, le mouvement sportif, de voir comment le sport est traité dans ce pays actuellement. Il est un peu sacrifié », a-t-il dénoncé.
Cette réduction budgétaire s’ajoute à d’autres coupes intervenues ces derniers mois, alimentant l’inquiétude d’un monde sportif déjà fragilisé, et contredisant la promesse du président Emmanuel Macron de faire de la France une grande nation sportive.
En avril dernier, une mesure controversée avait déjà suscité la colère : la suppression du Pass’Sport pour les 6-14 ans, une aide destinée aux familles modestes, que la ministre des Sports Marie Barsacq avait été contrainte d’assumer, à contrecœur.
« Le sport fera l’effort, mais pas plus »
Samedi, l’ancienne responsable de l’héritage olympique au sein du comité d’organisation a tenu à faire passer un message clair depuis la tribune du Grand Palais, devant un parterre d’acteurs du monde olympique (fédérations, volontaires…) :
« Le ministère des Sports fera l’effort comme les autres, mais pas davantage », a-t-elle affirmé.
Amélie Oudéa-Castéra, ex-ministre des Sports et actuelle présidente du CNOSF, a renchéri, promettant :
« On va continuer à se battre. »
Commémoration en bord de Seine
La journée avait pourtant débuté dans une atmosphère bien plus consensuelle. Canoës et kayaks ont accueilli la délégation du Comité international olympique (CIO), menée par sa nouvelle présidente Kirsty Coventry.
« Le monde se souvient de Paris, et il continuera de s’en souvenir », a-t-elle déclaré, avant de plaisanter : « Il ne manque qu’un peu de pluie pour retrouver l’ambiance de l’an dernier », en référence au déluge qui avait marqué la cérémonie d’ouverture sur la Seine.
Son prédécesseur, Thomas Bach, a pour sa part confié que sa plus grande émotion lors des JO avait été… la fin de la cérémonie d’ouverture, en raison du soulagement éprouvé après ce défi logistique inédit.
« Pas de nostalgie, mais des souvenirs merveilleux, très présents », a ajouté Tony Estanguet.
Hommages et célébrations populaires
La journée a continué avec une promenade en bord de Seine en compagnie de la maire de Paris Anne Hidalgo, jusqu’à l’espace baignade du bras Marie, puis par l’inauguration du parvis Alice Milliat, figure pionnière du sport féminin, dans le quartier de la Chapelle. Dix statues de femmes illustres, présentées lors de la cérémonie d’ouverture en 2024, y ont été installées. Le metteur en scène Thomas Jolly, maître d’œuvre de la cérémonie avec Thierry Reboul, a égrené leurs noms un à un.
L’après-midi s’est poursuivi en Seine-Saint-Denis, avec l’ouverture gratuite du Centre aquatique olympique à l’occasion de cette journée anniversaire, puis une grande fête populaire au parc Georges-Valbon de La Courneuve, où trônent désormais les anneaux olympiques. Un concert y était également programmé.
Enfin, la journée devait s’achever en apothéose avec l’envol de la vasque olympique depuis les Tuileries, où elle a été réinstallée le 21 juin dernier.