Mi-juin, Louis Derrien se lancera dans un défi hors norme : parcourir 5 800 km en courant à travers la France en 150 jours. Un projet né après la disparition de son frère Simon il y a un an, avec un double objectif : sensibiliser aux troubles psychologiques et récolter des fonds.
Une course pour Simon
Avant ce défi colossal, Louis Derrien s’est déjà offert un premier test : 350 km en huit jours, entre Paris et Londres. Un échauffement avant de longer les frontières et les côtes françaises, avec un départ prévu de Francheville, près de Lyon, et une arrivée espérée pour la mi-novembre.
L’idée de cette course a germé en mai 2024, lorsque son frère Simon, 26 ans, est décédé à l’hôpital après une tentative de suicide. « On ne pouvait pas imaginer qu’il était dépressif, il ne dégageait rien de ça alors qu’il traînait une profonde mélancolie », confie Louis. « Il était très souriant, très drôle et extrêmement intelligent. » Ingénieur aéronautique chez Safran, Simon souffrait en silence de troubles anxieux sévères.
Face à l’attente interminable à l’hôpital, Louis a ressenti un besoin instinctif de courir. « J’avais besoin de courir, c’était très primaire, très instinctif. » De là est née cette idée folle : un tour de France en hommage à son frère, avec l’envie de rendre visibles ces maladies et de soutenir l’association La Maison perchée. Une cagnotte est déjà en ligne sur courirpourtoi.fr.
Un défi hors normes
Pour ce périple de près de 6 000 km – soit l’équivalent de 130 marathons et plus de 120 000 mètres de dénivelé positif – il pourra compter sur le soutien de sa sœur Pauline, qui le suivra en van, ainsi qu’une équipe de production chargée de réaliser un documentaire. « Ce projet, c’est mettre du sens sur un drame qui n’en a pas. La dernière chose la plus forte qui restera de Simon, ce ne sera pas son suicide, mais tout ce qu’il aura permis de faire. »
Son itinéraire le mènera du Mont-Blanc, qu’il gravira avec son frère Matthieu, jusqu’aux Pyrénées, avant de longer la côte Atlantique, la Bretagne, le nord et l’Alsace. Une aventure qui exige une préparation rigoureuse : « J’ai des semaines à 75 km, sans compter le vélo et le renforcement musculaire », explique Louis, qui s’entraîne depuis un an avec un coach sportif, une préparatrice mentale et une nutritionniste. Il a même quitté son emploi en décembre pour se consacrer pleinement à son projet.
« Je cours avec Simon dans une jambe et ma famille dans l’autre. Je cours par amour. Son amour me traverse et ça m’aide à avancer », confie-t-il. Le 15 juin, il s’élancera pour une course où chaque foulée portera un message d’espoir.